SOUBESDans le canton de LODÈVE, la commune de SOUBES a une population de 621 habitants pour une superficie totale de 1200 ha. Les habitants s'appellent les Soubésiens. SituationAu nord-est de LODÈVE, le village se dresse sur une petite éminence
(239 M). Il est situé sur la rive droite de la BREZE, affluent
de la LERGUE. Au nord, un vallat, le SOUBREBET, longe un instant l'agglomération
avant de venir se jeter dans la BREZE au nord-ouest de SOUBES. |
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0rigine et HistoirePour les temps préhistoriques, rappelons que plusieurs dolmens
sont répertoriés sur le territoire de la commune : deux
au Bois des Coutelles, au nord du village et un à la Molentie,
au nord-est. Ce dernier a d'ailleurs livré, lors de fouilles de
sauvetage organisées par G.B. ARNAL, un intéressant mobilier.
Sa datation permet de supposer une occupation régulière
du secteur dès le VI° siècle av.J.C. Plus prés de
nous, des vestiges gallo-romains, en bord de routes, proches de St Cyprien
contribuent à attester de l'occupation suivie de la zone. Le nom
de "chemin farrat" porté par la voie, sortant du village,
vers la Bouvière, est encore une preuve de cette ancienneté.
Il s'agit probablement d'une partie du tracé de la voie romaine
de Lodève à Arisitum (Le Vigan) reconnue par Appolis. Nous
n'avons pas, ou très peu, de témoignages sur les époques
wisigothiques et franques, mais il parait probable que la fondation de
St Cyprien remonte au premiers, grands bâtisseurs d'églises. Pour F.HAMLIN le toponyme provient du cognomen (surnom) SUPERSTIS et attesterait
de l'existence d'un domaine gallo-romain. Ne pourrait-on y voir, plutôt,
la transformation de l'appellation suburbium, désignant le ressort d'un
castrum. Le castrum de Superbis, celui de Lodève... ? L'appellation du
vallat, le SOUBIOEBET ou SOUBERBET, ne serait-elle pas une piste ? Pour les
auteurs de la Carte archéologique de la Gaule (1998) SOUBES, avant l'an
mil, est bien un castrum, ou une tour d'une vicaria de Lodève, mais sans
suburbium mentionné dans les textes. - St-Clément-de-Man : attestée aux environs de 1100 (donation)
elle figure en 1331, comme annexe de la paroisse St-Jean-Baptiste de PEGATROLLES,
propriété de l'évêque de LODÈVE. On en connaît un
plan, d'après l'abbé HEBRARD, mai aucune certitude quant à
son emplacement. N'est plus mentionnée dès 1631. C'est durant les Guerres de Religion qu'apparaît une famille récemment
ennoblie: les Peyrottes. Originaires du Rouergue, après s'être
enrichis dans le négoce, ils sont seigneurs de Soubès et reconstruisent
le château. Le premier Peyrottes a être cité comme seigneur de
Soubès est André en 1507. En 1561, Michel de Peyrottes est viguier
de l'évêque Claude Briçonnet, probablement l'une des raisons qui,
durant l'occupation de Lodève par les protestants, entraîna l'évêque
à aller se réfugier à Soubès, suivi de près
par de nombreux catholiques. Est-ce pour le remercier que Briçonnet lui cède
tous les droits sur Soubès, moyennant 600 livres ? L'année 1584
verra l'invasion du village par les troupes protestantes du Duc de Montmorency.
Soubès s'était rallié à la Ligue ! Au XVIII° et XIX° siècles le village subi un certain nombre de travaux
dont les plus importants furent la construction de l'église, en
1784, la création de fontaines (1701 et XIX°) ainsi que des remaniements
de rues et passages, en particulier au XIX° la suppression des escaliers
qui "encombraient les rues". |
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Le SiteVisite histoire et patrimoineL'on peut commencer la visite à partir de la place des Écoles, au bas de la Coural. Par la rue de Pécoule, parallèlement à la Coural, l'on remonte jusqu'au TRAOUCOU (en languedocien : '"le petit trou"), l'ancienne porte du barry de la Coural. Le long du parcours on pourra remarquer de nombreuses maisons possédant de belles architectures. Elles sont postérieures à l'agrandissement du barry (XVIII°-XIX°). Le Traoucou est un large passage, sous cintre surbaissé, qui communique avec la place de la Fontaine, devant l'église, mai extérieurement au vieux village. La Coural avec son enceinte et ses portes constituaient une sorte de sas, de barbacane. Entre cette porte et la suivante l'on découvre plus de deux cents mètres de courtine de l'ancienne enceinte. Équipée de deux niveaux de meurtrières, entre lesquelles était un chemin de ronde en bois, cette portion de muraille, exposée, devait être difficilement approchable. Au passage il faut remarquer la technique de construction de cette courtine qui présente, par endroits, d'immenses arcatures. Faisant office d'ares de décharge, en allégeant le poids de la construction, elles opposaient aussi une meilleure résistance à la pression exercée par les maisons adossées au rempart, à l'intérieur, et probablement aussi au poids des terres qui devaient êtres plus hautes dans l'enceinte. "Ces ares de décharges sont habituellement apparents à l'intérieur des murailles, pour porter le chemin de ronde, et masquée par le parement extérieur" (Viollet-le-Duc). Si les deux ares, bien dégagés, qui soutiennent la terrasse du presbytère ont été, d'après les textes, construits en 1848 pour empêcher l'écroulement de ce bâtiment, il est possible qu'il s'agisse d'une reprise de l'existant. La suite du mur, présentant le même dispositif en est, peut-être, la preuve. Une visite dans les bâtiments, adossées à l'ancienne muraille, permet de découvrir, en retrait du mur d'enceinte, des couloirs, voûtés en berceau, qui paraissent avoir formé une véritable rue couverte longeant l'intérieur du rempart. Est-ce le cheminement permettant aux défenseurs d'aller servir les archères ? A la base de ce tronçon une cavité, en forme de cul-de-four, creusée dans la roche, peut avoir servi de cave à fromage pour une bergerie érigée contre la muraille. On peut se rendre compte, un peu plus loin, qu'à plusieurs époques de petits bâtiments ont été édifiés contre celle-ci (saignées pour ancrer les toitures). Ces maisonnettes devaient être utilisées pour des troupeaux ou des besoins agricoles. Le POURTANEL (la petite porte, le guichet !) s'ouvre à mi-hauteur d'une "calade", la montée des "Catinettes"(petite "tinette", cuve en languedocien, ou diminutif de Catin, Catherine) Ancienne porte, ouverte dans une tour carrée, elle fut restaurée au XV-XVI, peut-être par les Peyrottes, elle s'écroula au XVIII°. En 1720 on reconstruisit la bretèche, ne laissant à la porte que son encadrement. Sur la droite, subsiste une belle arche portée par des impostes à rouleaux, comparables à ceux du Traoucou, vestiges de l'appareil défensif de cette entrée. La montée qui comporte 61 marches nous emmène au cur du vieux village. La fontaine "de la ville", première sur notre passage a été construite avec deux autres au XIX° (1840). En parcourant les ruelles vers la Tour on longe le mur du château et l'on passe devant la PORTE OUEST. Elle est flanquée, à droite, d'une meurtrière permettant l'utilisation d'une arme à feu. LA TOUR, dite de Carcassonne, est un imposant bâtiment de plan polygonal. Sa façade Est porte une remarquable baie romane, sous archivoltes. Plusieurs ouvertures de la façade nord sont géminées. De belles colonnettes, aux corbeilles cubiques décorées de feuilles lancéolées, forment la séparation centrale. La partie sommitale de ce lourd bâtiment porte une rangée de corbeaux. Il s'agit de supporte permettant, soit la mise en place de hourds, soit le maintien d'une canaule de bois, permettant la récupération des eaux de pluie dans une citerne ! Sur la façade ouest, au-dessus d'une large ouverture cintrée, occultée depuis longtemps on peut discerner les restes d'une bretèche. En faisant le tour de l'édifice, il est possible d'apercevoir, par-dessus le mur de clôture, au sud, une très élégante terrasse sur arcades du XVII°. De la Tour, en empruntant la rue sortant du village l'on va rejoindre la montée permettant l'accès au CHÂTEAU DE PEYROTTES. Tout d'abord l'on a une vue d'ensemble de la PORTE EST. Autrefois elle était accessible grâce à un pont-levis, descendant au-dessus d'un fossé sec. Aujourd'hui un joli pont à deux arches permet le passage. Du château on peut avoir un aperçu au travers de la grille en fer forgé condamnant l'accès. Une tour ronde en protégeait l'accès. La façade nord, que l'on peut deviner est du XVII°. L'église SAINTE-MARIE MADELEINE, construite en 1784 sur l'ancienne chapelle du castrum, n'est pas orientée. L'entrée est au sud et le chur au nord. Pour des raisons de place elle doit être perpendiculaire aux fondations de l'ancien bâtiment qu'elle recouvre. La porte, surmontée d'un fronton néoclassique est de belle facture, typique de son époque. Face à l'entrée de l'église se trouve l'ancienne maison des Consuls, reconstruite à la même époque. On peut y admirer des ornements du XVII-XVIII°, des statues en bois doré et une cuve baptismale Renaissance. La place, devant le sanctuaire, servait antérieurement pour toutes les grandes manifestations : assemblées générales, fêtes, mais aussi châtiments et exécutions publiques. Quant au clocher carré, servant de tour de l'horloge, il a été édifié sur une tour médiévale, celle qui surmontait la porte principale du village. La FONTAINE DE LA COURAI, a été la première à équiper le village en 1701 ! Le bassin a été rajouté en 1770. L'eau sortait de deux grotesques et d'une vasque centrale. Autrefois adossée au rempart, elle offrait l'eau aux villageois qui pénétraient dans le vieux village. En redescendant vers la D 25 on peut retrouver tout au long de la COUILAL, les rues adjacentes comportant passages couverts et arches, ainsi que des façades embellies au XVII° et XIX° siècles. Une de ces ruelles, la rue des Endemesses, porte un nom qui peut laisser rêveur : ENDEMEZI, pour le dictionnaire de l'abbé de Sauvage (1756) signifierait : envie ou gageure... tout un programme ! Pour en terminer avec la visite du village une petite anecdote sur la signification de COURAL et PECOULE. En languedocien du XVII° siècle le premier, synonyme de PEBEROU était le nom de l'Epurge, une plante purgative. Quant à PECOULE ou PECOLO c'est le nom de la crotte de rat ou de lièvre, ronde et sèche... Drôles de rapprochement En rejoignant le petit cimetière, perché sur une butte, il est probable que l'on se rende sur les lieux d'un des premiers habitats de SOUBES. Des fouilles ont permis de mettre à jour des vestiges de villa, des monnaies etc... La chapelle ST CYPRIEN, du XI-XII° est probablement bâtie sur un sanctuaire préroman. Jusqu'en 1628 elle servit d'église paroissiale et les seigneurs y avaient leur tombeau. Ruinée à la Révolution et sous le premier Empire elle perdit son clocher et une partie de la nef. La nef est couverte en berceau avec arc longitudinal, l'abside est en cul-de-four. La tribune, du XVI° est sur voûte d'ogives. La porte latérale au sud, comporte une triple archivolte. Le petit monument aux morts de la "Grande Guerre" est l'uvre du grand sculpteur local, P. DARDE. Cette sculpture, première d'une série, dans sa simplicité nous permet de retrouver tout le talent de ce créateur. Remarquons le mariage réussi de la forme classique du cénotaphe avec des motifs, dans le fronton, dont l'inspiration paraît orientale (Angkor ?) Ce circuit peut, en fonction du nombre de visiteurs, de la température et de l'intérêt suscité, durer de 1h à lh 30. Aucune difficulté, mais quelques montées un peu rudes. |
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Sentier botanique-Sentier des CapitellesPossibilité offerte à partir du parking, situé près du château d'eau (A 5 minutes, en voiture, de la place des Écoles) Le Sentier Botanique comporte cent espèces répertoriées
et nécessite une visite d'l h 20.Le nouveau Sentier des Capitelles,
suit un parcours parallèle au précédent et le retrouve
en fin de circuit. Six capitelles, cabanes à pierre sèche,
toutes différentes sont à découvrir. Le périple
n'excède pas 45 minutes. Ces parcours sont fléchés
et bénéficient d'une signalisation très sérieuse. |
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