L'HÉRAULT et le LODÈVOIS

Généralités

L'Hérault

Avec ses 6101 km2 et son million d'habitant, l'Hérault ne serait pas un département d'exception s'il ne jouissait pas d'une situation exceptionnelle !
Situé au centre du bas Languedoc, le département se déploie en amphithéâtre sur le Golfe du Lion. Au nord, il empiète sur la bordure méridionale du Massif Central qui présente, du nord-est au sud-ouest, une série de reliefs géologiquement bien différenciés : causses calcaires de la Séranne et du plateau du Larzac, coulée volcanique de l'Escandorgue, hauteurs cristallines de l'Espinouse et du Minervois. Plus au sud s'étendent les Garrigues, collines calcaires desséchées, domaine du chêne vert et des plantes aromatiques, lesquelles précédent les plaines du bas Languedoc dévolues au vignoble. Entre la Grande-Motte et l'embouchure de l'Aude, s'étire un littoral bas, rectiligne, jalonné d'étangs et de lagunes, doté d'importants aménagements touristiques. Enfin, les vallées de l'Hérault et de l'Orb s'étendent de part et d'autre de l'Escandorgue en des dépressions orientées vers une polyculture de type méditerranéen.

Le Lodèvois

Formant le nord du département, l'arrondissement de Lodève, avec ses cinq cantons et ses 47 500 habitants, constitue, au sein de l'Hérault, une entité bien différenciée. Son particularisme il le doit à sa géographie, à sa géologie et surtout à son histoire.Retour

Géographie

Limites

Il correspond au bassin hydrologique de la Lergue ; ses limites sont constituées :
-au nord-est, par la source de l'Orb.
-au nord-ouest de Brenas par une zone de hautes crêtes rocheuses, l'Escandorgue, épine étroite de 500 à 900 m d'altitude.
C'est un terrain parcouru par des voies de circulation modestes, jusqu'à ces derniers temps, et formant avec ses cols une zone tampon entre les bassins de l'Orb et de l'Hérault. Le col de la Merquière est une zone de passage principal.
-au sud, il est séparé du Biterrois par des bas plateaux : les Avants Monts qui sont les derniers prolongements de la Montagne Noir.
Le Pic de Vissou domine le paysage environnant. Dans ces Avants Monts naît la Dourbie, petit affluent de l'Hérault. L'Hérault sert aussi de limite jusqu'à son confluent avec le ruisseau du Gassac qui sépare Montpellier du Lodèvois.
-à l'est, les Avants Monts du plateau du Larzac, véritable barrière rocheuse dominée par le St Baudille (848 m), constituent une frontière naturelle.

Fleuves et rivières

L'Hérault naît à 1400 m d'altitude au Mont Aigoual et se jette dans la mer, au Grau d'Agde. Son régime est caractérisé par des débits importants en saison froide, un étiage marqué en été et des crues de printemps et d'automne, brusques et violentes. En Lodèvois, il compte trois affluents principaux : la Lergue, la Dourbie et la Boyne. La Lergue, naît aux Rives. Elle reçoit, à hauteur de Lodève, la Soulondre, l'Aubaygues, le Salagou et d'autres affluents de moindre importance comme la Brèze. La Dourbie prend sa source dans les dolomies, à l'ouest de Mourèze. La Boyne est issue d'une source située au sud du Mas Nouguier dans les Monts Cabrières.Retour

Ressources minérales

Il existe en Lodèvois et dans la Moyenne Vallée de l'Hérault de nombreux sites cuprifères (région de Cabrières). Il cohabite avec l'uranium au Mas Alary. L'Hérault et la Lergue sont également connus, depuis la plus haute antiquité, pour avoir drainé de l'or, en faible quantité. De nombreux affleurements basaltiques ont été exploités comme carrières à meules.

Géologie

Chaque ensemble naturel du Lodèvois renvoie à autant d'unités géologiques : Calcaires tabulaires caussenards, bassin molassique de l'Hérault, socle hercynien et bassin permien, pli de Montpellier et son arrière pays septentrional ; la série stratigraphique est complète, des terrains primaires de la Montagne Noire au quaternaire de la plaine.Retour

Économie

Grâce au texte remarquable d'E. Martin, retrouvons le paysage économique du Lodèvois moyenâgeux :"Sans être stérile, le sol du Lodèvois est pauvre, surtout dans le haut pays. Il produit un peu de vin, du blé et des fruits : châtaignes, noix, amandes, pommes, poires, nèfles, cerises, prunes, coings, grenades ; des légumes : raves, lupin, oignons, poireaux... Mais surtout il nourrit, de l'herbe courte du plateau du Larzac, l'excellent bétail qui se rend, pour estiver, sur les hauts plateaux. Bœufs et vaches, brebis et moutons, chèvres comme porcs, voilà la vraie richesse du pays, la source véritable de ses industries. Le premier revenu des troupeaux, c'est leur toison, qui fournit à la draperie... Le lait est un autre produit des troupeaux. On l'employait, dans la montagne, à la fabrication des fromages... Tué, l'animal fournit, avec la viande pour l'alimentation, la graisse et la peau pour l'industrie..."
Cette prospérité due au travail de la laine et à ses accessoires à fait la richesse de Lodève, de Clermont l'Hérault et de nombreux villages du bassin de la Lergue. La disparition de ces industries au début du XX° siècle va provoquer l'effondrement de l'économie régionale.
Ces dernières années, l'agriculture a évolué vers une production de vins de qualité (A.O.C.) et la promotion des produits du terroir, tels l'olive et ses dérivés. L'apport, non négligeable, que fournissait la COGEMA à l'économie lodèvoises venant de disparaître, il devient crucial de développer d'autres axes économiques afin de relancer une région à nouveau fragilisée. Le tourisme en utilisant les nombreuses richesses, tant patrimoniales que naturelles, du Lodèvois pourrait bien être la solution à la crise.Retour

Histoire

L'élément qui donne à cette région toute sa valeur et qui lui confère un caractère singulier est, essentiellement, son histoire. En effet, dès le règne du roi Wisigoth Wamba (VII° siècle) les limites du Lodèvois, proches des actuelles, étaient fixées. La confusion heureuse des pouvoirs temporels et spirituels entre les mains des évêques de Lodève, et ce depuis le X° siècle, a également eu le meilleur effet. L'un des plus petits évêchés de France, Lodève, du fait de ses Comtes-Evêques, connut des conditions particulièrement favorables. Alors que de nombreuses régions s'épuisaient en de stériles querelles d'influence, le Lodèvois, put assurer à ses populations une relative prospérité. Certes il y eut des périodes troubles, liées aux mouvements nationaux : guerre de Cent Ans, guerres de religion, Révolution, mais paradoxalement elles laissèrent moins de traces que dans des régions plus riches et plus peuplées.Retour

Aujourd'hui

Si, depuis la révolution, le statut du Lodèvois a changé, sa carte n'a guère été modifiée. L'arrondissement de Lodève compte cinq cantons, qui reprennent en grande partie les limites du diocèse ancestral. "Un supplément" à l'ouest avec Lunas, un autre au sud-est avec Gignac, l'ancien diocèse n'a fait qu'agrandir son ancien territoire !
Pourtant, dans ce Lodèvois si univoque, il y a deux zones qui se démarquent singulièrement . Le Caylar qui appartient déjà aux causses et qui ne doit son attachement à la capitale de la plaine qu'à une histoire commune ; et Soubès qui, malgré sa proximité, en est si dissemblable par sa géologie "étrangère" et son architecture presque caussenarde. Soubès qui, à la révolution, fut même érigé en canton ! Retour

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